The Politicization of Science: Political Spheres and Activities in Social Studies of Science and Technology
Lundi 30 juin 2014, Ecole normale supérieure, Salle Dussane. 14h00-19h00. Ouvert au public, mais inscription souhaitée.
Atelier autour Mark B. Brown, California State University, Sacramento, auteur de Science in Democracy, MIT Press, 2009,
organisé dans le cadre du PEPS « Les leçons de la controverse » (MI CNRS, ISCC, porteur M. Girel, République de savoirs)
14h00-15h00: Mark B. Brown, The Politicization of Science: Political Spheres and Activities in Social Studies of Science and Technology
(crédits photo: O Dargouge / IHEST)
suivi d’échanges avec:
15h00 : Dominique Pestre (Centre Koyré), How to imagine an undergraduate course called : Les sciences et le/la politique
15h45 : Pierre Charbonnier (IMM), « Not everything political is politics »: From collective relations with nature to political ecology.
16h30-45 : Pause
16h45 : Francis Chateauraynaud (GSPR), Politicization of science and the Career of Problems.
17h30 : Morgan Meyer (AgroParistech), Controversies, Politicization of Science and Biology.
18h15 : Discussion générale
19h00 : Clôture.
Argument:
La conférence examine six conceptions différentes de la politique qui apparaissent dans la recherche en STS [Sociologie des sciences et des technologies]. Plutôt que de les évaluer en les rapportant à un même étalon, on souligne les finalités distinctes remplies par chacune de ces conceptions différentes de la politique : classification analytique, critique normative, description empirique, ainsi que deux formes de démocratisation, chacune étant associée à une conception particulière de la démocratie : la démocratie comme constitution sociotechnique d’un monde commun et la démocratie comme forme collective de gouvernement de soi par soi. L’essai mobilise plusieurs distinctions analytiques qui permettent de clarifier les différences entre ces différentes conceptions de la politique : entre la science comme « production politique » et la science comme site de production du « politique » (en un sens substantif), entre les activités politiques et les sphères politiques, entre les conflits latents et les conflits effectifs, entre politique et pouvoir. Etre plus attentif à de telles distinctions permettrait, pour les chercheurs, d’éviter des débats improductifs et de s’assurer que leurs conceptions du politique n’obscurcissent pas les phénomènes politiques empiriques qu’ils veulent étudier. On formule également l’argument méthodologique selon lequel il convient d’étudier les politiques scientifiques et technologiques à l’aide de concepts et de méthodes qui facilitent le dialogue entre acteurs et analystes de ces politiques. Enfin, au delà de la tâche analytique consistant à examiner ces conceptions différentes de la politique, ce texte entreprend de défendre l’idée selon laquelle la dernière des six conceptions est particulièrement prometteuse pour étudier la politisation de la science dans les sociétés démocratiques. Le but principal reste celui d’encourager une conversation plus riche et plus informée sur les conceptions de la politique qui animent la recherche dans les STS.
This essay examines six different conceptions of politics apparent in STS research. Rather than evaluating these conceptions with reference to a single standard, the essay emphasizes the distinctive purposes served by different conceptions of politics: analytical classification, normative critique, empirical description, and two forms of democratization, each associated with a particular conception of democracy: democracy as the sociotechnical constitution of a common world, and democracy as collective self-government. The essay employs several analytical distinctions that help clarify the differences among alternative conceptions of politics: between science as ‘political’ (adjective) and science as a site of ‘politics’ (noun), between political activities and political spheres, between latent conflicts and actual conflicts, and between politics and power. Devoting more attention to such distinctions promises to help scholars avoid unproductive debates and to ensure that their conceptions of politics do not obscure the empirical political phenomena they want to study. The essay also makes the methodological argument that the politics of science and technology is best studied with concepts and methods that facilitate dialog between actors and analysts. Finally, in addition to the analytical task of examining different conceptions of politics, the essay takes up the normative task of arguing that the last of the six conceptions is especially promising for studying the politicization of science in democratic societies. The main goal, however, is to promote more informed and productive conversation on the conceptions of politics that animate research in social studies of science and technology.